Le Caodaisme - 4/7 (Dịch thuật HT. Nguyễn Thành Nghiệp)


On nous reproche de nous absorber inutilement dans de longues prières, alléguant que le temps consacré à cette obligation devrait être mieux employé.

Nous reconnaîtrions volontiers le bien-fondé de ce reproche, si les prières que nous pratiquons consistaient
en une récitation monotone de mots intelligibles d'où serait exclue la pensée du cœur. Mais pratiquée avec intelligence et ferveur, énergique et remplie d'onction, la prière, acte de foi, est non seulement un acte d'adoration, mais encore une élévation de notre cœur, un élan de notre âme vers l'Être Suprême.

Dans l'état actuel de leur évolution religieuse, la masse des fidèles caodaïstes ont besoin d'acquérir une volonté telle qu'elle leur permettre de résister aux tensions matérielles en toutes les circonstances,et de s'entourer d'une ambiance pure, qui écarte d'eux les idées mauvaises et les influences inférieures de l'espace.

Cette volonté, pour être efficace, doit être soutenue par la foi. Or la pratique répétée de la prière affermit en eux cette foi si précieuse, en même temps qu'elle leur permet  de s'attirer, par la pureté de leur cœur, les forces protectrices de l'Au-delà.

D'autre part, il n'ya rien de plus ravissant, de plus sublime que de rentrer en -dedans de soi-même, oubliantchaque jour, pour quelques heures de prière fervente, les affaires et le monde pour élever sa pensée vers Dieu avec Qui on traite seul à seul.

Tel est le but de la prière, qui doit être journellement pratiquée par les simples fidèles. Demain, élevés à un degré supérieur d'évolution, ils sauront la ramener à sa forme abstraite, intérieure : la méditation

Au point de vue invocatoire, nous prions pour les personnes malades, malheureuses, pour qui nous demandons à Dieu, non la jouissance d'un bien matériel, d'un intérêt personnel, mais le prompt retour à la santé, ou la faveur d'un appui moral, occulte, leur permettant de subir, sans faiblesse, une épreuve ou une conséquence karmique.

Nous prions également pour les esprits souffrants, malheureux, sur qui nous appelons la miséricorde divine.

Ainsi faite, la prière constitue l'une des pratiques nécessaires au salut des âmes.
Le culte caodaïste, outre qu'il constitue un acte d'adoration, renferme un symbolisme qu'à titre de simple indication, nous allons expliquer sommairement à nos lecteurs.

La disposition de l'autel, tel que l'a décrit M.G.Coulet, n'est que le symbole de la fusion dans l'unité des cinq branches de la Grande Voie ( Ngu Chi Dai Dao). Mais les objets cultuels, les offrandes, etc...portent un cachet secret, un sens symbolique.

LES OBJETS CULTUELS.-  Au milieu de l'autel, est tenu constamment allumée une lampe à verre sphérique (Thai Cuc Dang) symbolisant la monade Universelle (Thai Cuc).

A l'origine des âges, l'Univers, croyons-nous, était constitué par la Monade, qui est l'Âme Universelle, la  Forme Non-Manifestée de Dieu.
Par ses manifestations, la Monade présenta successivement  ses deux Aspects mâle et fermelle (Luong Nghi) (C'est, d'après les théosophes, la première grande séparation entre l'Esprit et la Matière) représentés sur l'autel par deux feux allumés (Luong Nghi Quang).

LES OFFRANDES.- Les offrandes de fleurs, d'alcool et de thé symbolisent respectivement les trois éléments constitutifs de l'être humain: le Tinh, le Khi et le Than.

Le Tinh, ainsi que son nom l'indique, est l'essence de toutes les matières, le sperme cosmique, sans lequel aucune vie ne saurait se manifester. C'est l'énergie sexuelle de l'homme et de l'animal, la vertu germinative de la plante. Par son évaporation, le Tinh, qui réside dans l'homme, constitue la partie grossière du périsprit. Il est au corps périsprital ce que la chair est au corps physique.

Le Khi, qui litéralement veut dire souffle, air, est chez l'homme la santé, la force, l'énergie vitale. C'est, dans le périsprit, l'agent qui unit l'âme au corps physique qu'il vivifie.

Le Than, principe intelligent, est double chez l'être humain : le mental supérieur (duong-than ou hon) est l'Esprit divin dans l'homme ; le mental inférieur (âm-thân ou phach) est la partie la plus subtile du périsprit.

Convertir l'énergie sexuelle en énergie vitale (luyen tinh hoa khi) l'énergie vitale en énergie mentale (luyen khi hoa than), l'énergie mental en force spirituelle (luyen than huon hu), tel est le processus de la purification mystique des trois éléments constitutifs de l'être humain.

Quant aux bâtons d'encens que nous brûlons à chaque cérémonie, ils sont invariablement au nombre de cinq. Or, ce nombre symbolique représent les cinq degrés de l'Initiation :
1.- Gioi huong  : la pureté (Shila)
2.- Dinh huong  : la méditation (Dhyna)
3.- Hue huong   : la sagesse (Prajna)
4.- Tri kien huong : la connaissance supérieure (Djnana)
5.- Giai thoat huong : la libération karmique (Apavarga).

Pour être admis au seuil de l'Initiation, la première condition pour l'adepte est la pureté sous toutes ses formes: pureté du corps, de l'acte, du langage,de la pensée.

Une fois le seuil franchi, il s'applique à la méditation. Par cet exercice spirituel, l'adeptedont la pensée et les sensations s'isolent du monde des sens, élève son âme vers le Soi Supérieur, avec lequel il la met en rapport intime. Dans le tête-à-tête de ce receuillement intérieur porté jusqu'à la plus complète abstraction et où l'âme humaine cherche à s'identifier avec l'Âme universelle, les vérités luisent peu à peu dans l'esprit de l'adepte sans que rien au monde ne puisse le leurrer d'apparences illusoires.

Dans une mesure plus grande, je dois monter, et je me sens satisfait du succès de la connaissance suprême, qui vous fait percevoir toutes les âmes que vous aimez, sans le moindre effort, l'ensemble du passé et de l'avenir. Dans cet état de sagesse suprême, il peut contempler, Lumière divine, lumière qui purifie, illumine et béatifie. Devant lui, ouvre alors la voie du salut: la libération karmique.

LE CAODAÏSME et LA LIBERTE DE CONSCIENCE

L'Homme, à quelque nation et à quelque classe sociale qu'il appartienne, se reconnaît-il le droit de penser selon sa propre intuition ? Certes, toutes les institutions démocratiques y répondent par l'affirmative.Il faut reconnaître cependant que la conquête de ce droit a coûté à l'homme plus d'un sacrifice. Le célèbre philosophe Italien Giordano Bruno fut brûlée à Rome pour avoir proclamé la liberté de la pensée. Son sublime dévouement à la cause démocratique est un bel exemple pour les penseurs de tous les pays ; ainsi, s'établit dans le monde la libre pensée, mère de la tolérance.

L'Intolérance, on le sait, a été la cause d'affreux conflits, d'abominables persécutions, qui remplissent en lettres de sang, les pages de l'Histoire des Religions.

Il est des moments de l'esprit humain où le besoin de croire à la Divinité devient une nécessité impérieuse. L'homme , dès qu'il est conscient de son origine céleste et du but de ces pérégrinations terrestres, cherche, selon la foi, son salut dans la doctrine qu'il embrasse. Il ne demande qu'à adorerson Dieu dans la paix et le silence et dans la mesure compatible avec le maintien de l'ordre public. Ne serait-ce pas un crime de troubler sa conscience ?

A son début, le Caodaïsme, malgré la neutralité administrative pour laquelle nous tenons à rendre un respectueux hommage au Gouvernement local en la personne de M.Blanchard de la Brosse, fut l'objet d'attaques passionnées de la part de ses adversaires et de vexations souvent tracassières de celle de certains agents administratifs trop portés, hélas ! à devancer ou à mal comprendre les ordres de leurs chefs.

Avec la sérénité de l'âme, qui n'a rien à se reprocher, le Caodaïsme répondit aux uns comme aux autres par le silence et l'humilité. C'est là sa faiblesse et sa force; c'est aussi sa ligne de conduite dont, à aucun prix, il ne se départira.

Je l’ai très bien fait: je respecte l’autre côté de l’histoire quand il n’ya aucun changement dans la nature de la conduite, du fanatisme et de l’hérésie. Sans être un polythéiste de fait, et le principaut estpe, en dehors de l'adoration officielle du God Suprême, il permet à ses fidèles le retour libre d'autres dieux qui connaissaient son cœur. Si, malheureusement, dans des circonstances exceptionnelles, il est impossible de réprouver les praticiens de certaines religions d’avoir donné la sainte doctrine de leurs fondateurs, et si nous continuons à prononcer la parole, au point qu’elle soit désobéissante à la rencontre des derniers jours, Je considère, en principe, comme étant d'haute émanation divine.

Enfin, le Caodaïsme ignore l'esprit étroit de race et les patries terrestres, qu'il confond dans l'Unité divine qui embrasse tout l'univers. Il admet comme universelle toute religion fondée sur les révélations de la conscience et du cœur ou sur la nature psychique de l'individu et sur les sentiments d'amour et de solidarité de la société humaine. Il tend ainsi à synthétiser tous les systèmes religieux et philosophiques, auquels il emprunte les enseignements qui touchent de plus près à la vérité pour en former un corps de doctrine capable de satisfaire au besoin de certitude métaphysique des âmes contemporaines...

Ces considérations exposées, il nous est permis d'espérer que grâce au Caodaïsme et aux autres systèmes d'éclectisme, les deux courants si opposés de pensées d'Orient et d'Occident se rencontreront un jour dans une doctrine commune, d'où découleront un amour et une confiance réciproques entre les deux races qui, jusqu'ici, se croyant différentes à cause de la couleur de leur épiderme, ont le grand tort de nourrir l'une envers l'autre des sentiments de méfiance.

L'AMOUR UNIVERSEL

Par amour universel (bac ai), nous entendons l'amour sincère et miséricordieux  de tout ce qui a vie. C'est la fraternité envers tous les hommes sans distinction et la bonté envers tous les membres du règne animal et du règne végétal.

I. - FRATERNITÉ HUMAINE

Toutes les religions sont d'accord pour reconnaître l'Unité Divine, qu'elles conçoivent chacune selon le degré de leur évolution spirituelle. Que les hommes soient une émanation divine selon les unes, ou le résultat d'une création selon les autres, il n'en demeure pas moins vrai qu'il proviennent tous d'une même source spirituelle unique que le langage humain, pour l'exprimer, a plus ou moins imparfaitement appelée : Dieu, Brahma, Jéhovah, Ngoc Hoang Thuong De, etc... Partant de ce principe, nous en arrivons à proclamer que tous les hommes sont frères, quelle que soit la race à laquelle ils appartiennent. Comme tels, ils ont les uns à l'égard des autres, des obligations, des devoirs qui découlent de la fraternité. Qu'est-ce que la fraternité ? C'est le lien d'amour, qui lie entre eux tous les hommes reconnus comme membre de la famille universelle. Mais dans la société humaine actuellement si divisée, la fraternité, qui devrait s'étendre à tous les hommes sans restriction, est souvent contrariée par des sentiments d'orgueil ou d'égoïsme. De-là, les préjugés de races, les haines et les luttes de castes, source de tant de maux sous le poids desquels gémit l'espèce humaine.

Il importe donc, pour le bien de l'humanité meurtrie et souffrante, que tous les hommes oublient leurs intérêts personnels pour ne penser qu'à ceux de la collectivité ; qu'ils se tolèrent dans toutes les manifestations de la pensée et de la foi; qu'il montrent enfin les uns aux autres, la plus large indulgence. On pourra objecter qu'en l'état actuel de la mentalité humaine, plus portée à l'égoïsme qu'à l'altruisme, parler de fraternité universelle équivaudrait à rêver d'utopie. Cette objection est malheureusement plausible et restera telle, tant que l'homme se concevra comme corps plutôt que comme esprit  "car, dit Annie Besant, la matière croît en prenant autour d'elle, en s'appropriant constamment ce qui lui est extérieur et en l'incorporant à ce qu'elle possède déjà. Les choses matérielles s'usent et finalement périssent à l'usage, et comme leur quantité est limitée, que ceux  qui en désirent la possession sont nombreux, les luttes s'élèvent entre ces derniers. Le gain, la possession sont en effet la condition du sucès matériel.

"Mais quand l'homme commence à se concevoir comme esprit plutôt que comme corps, il comprend que partager et donner sont les conditions de la croissance et de la puissance. Les richesses spirituelles s'accroissent en effet à l'usage ; elles ne périssent loit ; lorsqu'elles sont données elles se multiplient ; lorsqu' elles sont partagées, leur possession, leur assimilation n'en deviennent que plus complètes. La fraternité doit avoir ses racines dans l'esprit et se répandre au-dehors, à travers les domaines de l'intellect et de l'émotion, pour enfin s'affirmer dans le mode matériel. Elle ne pourra jamais être établie par les lois imposées du dehors, elle doit triompher par l'Esprit s'épanchant du dedans ".

Un jour, le roitelet Cung Vuong de la principauté de So (Une des principautés de l'Empire du Milieu, du temps de Confucius) perdit une arbalète à la chasse. Ses officiers d'ordonnance s'apprêtaient à aller la chercher, lorsque Cung Vuong les emprêcha en leurs disant : "A quoi bon la chercher? Sachez que nous en perdons rien à ce qu'une arbalète égarée par un habitant de So soit bientôt retrouvée par un autre habitant de la même principauté". Confucius, ayant appris ces paroles, les commenta : " Quelle limitation regretable dans les sentiments de fraternité de Cung Vuong ! N'aurait-il pas mieux fait de dire : un homme a perdu une arbète et un autre homme la retrouvera". Ainsi exprimée, la conception de la fraterniré humaine par le grand philosophe chinois apparaît bien plus belle, plus saisissante dans sa forte concision.

II.-BONTÉ ENVERS LES ANIMAUX

Puisque nous sommes tenus à des devoirs de fraternité envers les hommes, qui sont nos frères dans la famille universelle, nous avons égalements des devoirs de bonté envers les animaux qui, eux aussi, sont nos frères encore arriérés sur la voie de l'évolution.

Nous devons donc soigner ceux qui sont dressés à notre service, les traiter avec douceur et éviter de les faire souffrir inutilement. Toute vie animale doit être respestée autant que possible ; car, en y portant atteinte, nous retardons l'évolution de la victime. Aussi tout Caodaïste concient de ses devoirs se soumet-il au régime végétarien pour éviter de se faire complice des crimes multiples journellement commis au préjudice de ses frères inférieurs.

"Entre la pitié envers les bêtes et la bonté d'âme, dit Schopenhauer, il y a un lien étroit : on peut dire sans hésiter, quand un invidu est méchant pour les bêtes qu'il ne saurait être homme de bien ".

III.- BONTÉ ENVERS LES PLANTES

Nul n'ignore les services que nous rendent les arbres de toute espèce. Bienfaiteurs silencieux de l'homme, ne blâmant ni son ingratitude, ni sa cruauté, ils abritent indifféremment, de leur ombrage, tous ceux qui viennent s'asseoir à leur pied, le voyageur fatigué aussi bien que le bûcheron méchant. Le santal dit-on, parfume la hache qui le frappe.

Les plantes constituent une véritable pharmacie naturelle où nous puissons toutes sortes de panacées propres à guérir nos maux. Que de leçons de bonté et de sacrifice ne pouvons nous pas en tirer à notre profit !

Les récentes expériences scientifiques de Sir Bose, un savant de l'Inde, ont démontré que les plantes vivent comme l'homme, que quelques unes, et particulièrement la sensitive, possèdent un système nerveux plus sensible que le nôtre aux impressions physiques. Que pensons-nous alors de celui qui s'amuse à casser une branche à un arbre ou à déraciner une plante ? Si les nécessités de la vie matérielle nous obligent à user des végétaux, la bonté que nous devons à l'égard de ces "candidats à l'animalité" nous recommande de ne jamais les mutiler, ni les détruire inutilement.
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