Ses Buts - Sa Doctrine
Le Dai Dao Tam Ky Pho Do (3e Amnistie de Dieu en Orient) appelé Caodaïsme
en français, est une Religion fondée sur les enseignements données par Ngoc
Hoang Thuong De (DIEU) qui prend comme fondateur de la religion nouvelle, le
nom de Cao Dai (Le Très-Haut).
Dans un message transmis le 13 Janvier 1927, en présence de quelques
Français, l'Esprit Ly Thai Bach, un des Ministres de DIEU, exposa ainsi la
nouvelle doctrine.
Parlant aux officiants annamites :
"Le Grand Maître me confère, leur disait-il la mission de donner
quelques instructions sur le Dai Dao à ses adeptes, qui sont vos aînés, et qui
sont à cette séance, vos invités".
Puis s'adressant aux assistants français :
"Loin d'exploiter votre crédulité par de puériles sorcelleries ou des
prophéties charlatanesques, je tiens particulièrement, chers frères, à vous
faire comprendre l'unité de cette Religion, la seule capable de ramener la Paix
universelle.
La doctrine de cette Religion est répandue actuellement sur plusieurs
points du globe, sous différentes formes.
Combattre l'hérésie, semer parmi les peuples l'amour du bien et des
créatures de DIEU, la pratique de la vertu; apprendre à aimer la justice et la
résignation ; révéler aux humains les conséquences posthumes de leurs actes,
tout en assainissant leur âme, tel est l'idéal du Dai Dao.
Les Saintes Doctrines des diverses religions sont mal pratiquées. L'ordre
et la paix du temps jadis s'effacent. La loi morale de l'humanité est trahie.
Pour les irréfléchis et les sceptiques. DIEU n'existe que par le mot. Ils ignorent
qu'en ce lieu suprême, règne un Personnage. Maître souverain de tous les êtres,
de tous les événements de l'Univers et de toutes les destinées humaines. Ils
marchent aveuglement sur le chemin du péché sans se soucier de la punition qui
leur sera réservée.
Chers frères, le Christ misécordieux et venu parmi vous pour vous tracer le
chemin du bien. Tâchez de le suivre pour avoir plus tard la paix de l'âme ;
avancez chaque jour d'un pas alerte dans l'amour de DIEU. Unissez vous, aimez
vous les uns les autres, aidez vous mutuellement, c'est la loi divine.
En ce monde, où chacun est condamné à subir son purgatoire,si l'on cherche
à semer partout misères et souffrances, on risquera d'être entrainédans ce
torrent inferral où le méchant va briser sa vie et souiller son âme".
D'autre part, pour réaliser l'unité fraternelle des religions, le Caodaïsme
pratique la plus large tolérance envers toutes les formes de la loi religieuse,
se réservant toutefois de les ramener, par la persuasion, à l'Unité primordiale.
C'est dans ce but que le Maître Suprême a entrepris, dès la naissance du
Caodaïsme, la fusion du Boudhisme, du Taoïsme et du Confucianisme, dont il
recommance à ses fidèles de vénérer les fondateurs à l'égal du Christ.
Voici comment le Grand Maître explique la nécessité de fusionner les
diverses religions, dans un message dont nous empruntons, sauf la dernière
phrase, la belle traduction à M.G.Coulet.
Autrefois les peuples ne se connaissaient pas et manquaient de moyen de
transports. Je fondais alors, à différentes époques, cinq branches de la Grand
Voie (Dai Dao):
1. Nhon Dao : le Confucianisme,
2. Than Dao : le Khuong Thai Cong, Culte des Génies,
3. Thanh Dao: le Christianisme,
4. Tien Dao : le
Taoïsme,
5. Phat Dao : le Bouddhisme,
chacun basé sur les us et coutumes des races appelées particulièrement à
les pratiquer.
Aujourd'hui, toutes les parties du monde sont explorées : l'humanité qui se
connait mieux, aspire à une paix réelle.Mais à cause de la multiplicité même de
ces religions, les hommes ne vivent pas toujours en harmonie les uns avec les
autres. C'est pourquoi j'ai décidé de réunir toutes ces religions en une seule,
pour les ramener à l'unité primordiale.
Au sur plus, la sainte doctrine de ces religions a été, à travers les siècles,
de plus en plus dénaturée par ceux-là mêmes qui étaient chargés de la répandre,
à tel point que j'ai prit aujourd'hui la ferme résolution de venir Moi-même
vous indiquer la voie à suivre".
Tel est dans ses grandes lignes, l'exposé doctrinal de la nouvelle
religion, exposé sur lequel nous reviendrons en détail un peu plus loin.
Voués depuis quatre ans sans relâche à la propagande de la nouvelle
doctrine, à travers des difficultés de tous ordres, nous sommes parvenus à
conquérir à la foi caodaïste un demi million (en 1930) environ de fidèles de
différentes nationalités. Ce magnifique résultat, qui ne peut que nous
encouager à persévérer dans notre mission, n'a pu être obtenu que grâce à
l'Infinie Bonté de Dieu, notre Grand Maître et notre Père à Tous.
LES PRINCIPES FONDAMENTAUX DE LA
DOCTRINE CAODAÏSTE
Cao-Dai, disions-nous, est simplement un nom symbolique de l'Être Suprême
qui, pour la troisième fois, s'est révélé en Orient (voir l'Historique du
Caodaïsme).
Au lieu de venir, comme pour les deux premières révélations, sous une forme
humaine, Dieu, adaptant son enseignement aux progrès de l'esprit humain, plus
affiné qu'autrefois, s'est aujourd'hui manifesté par voie de médiumnité, ne
voulant accorder à aucun mortel, fût il
un sage ou un initié, le privilège de se poser en fondateur du
Caodaïsme. C'est ce qui constitue le caractère d'universalitéde ce dernier. En
effet, toute religion, soumise à l'autorité 'd'un fondateur humain, a été
reconnue impropre à devenir universelle; car ses adeptes attachés à la
personnalité de ce fondateur, se refusaient à accepter les vérités proclamées
par d'autres fois religieuses à l'égard desquelles ils témoignaient une
intolérance parfois regrettable.
Si la doctrine Caodaïste est, en grande partie tirée de celle des anciennes
religions de l'Orient c'est que, pour
réaliser l'unité religieuse, elle s'en assimile les purs principes reconnus
comme étant des vérités éternelles,
l'expression de la Loi Divine. Or, aux vérités éternelles, à la Loi Divine, le
Caodaïsme ne peut que conformer ses dogmes et ses principes. Mais là où
certaines vérités sont déformées par les conceptions superstitueuses de
l'ignorance, la nouvelle religion se charge de les rétablir dans leur véritable
sens.
Ainsi présentée, la doctrine Caodaïste tend, non seulement à concilier
toutes les convictions religieuses, mais encore à s'adapter à tous les degrés
de l'évolution spirituelle.
Au point de vue moral, elle rappelle à l'homme ses devoirs envers lui-même,
envers sa famille, envers la société qui est une famille élargie, puis envers
l'Humanité, la famille universelle.
Au point de vue philosophique, elle prêche le mépris des honneurs, de la
richesse, du luxe, en un mot l'affranchissement des servitudes de la matière
pour chercher, dans la spiritualité, la pleine quiétude de l'âme.
Au point de vue culturel, elle recommande l'adoration de Dieu, notre Père à
tous, et la vénération des Esprits Supérieurs, qui constituent l'Auguste
Hiérarchie occulte. Admettant le culte national des ancêtres elle proscrit
cependant les offrandes carnées, ainsi que l'usage des papiers votifs.
Au point de vue spiritualiste, elle confirme d'accord avec d'autres
religions et avec les systèmes de philosophie spiritualiste et psychique,
l'existence de l'âme, sa survivance au corps physique, son évolution par
réincarnations successives, les conséquences posthumes des actions humaines
réglées par la loi du karma.
Au point de vue initiatique, elle communique à ceux des adeptes qui en
seront dignes, les enseignements révélés qui leur permettront par un processus
d'évolution spirituelle, d'accéder aux ravissements de la béatitude...
Nous pensons avoir, à grands traits, exposé la nouvelle doctrine. Nous
convions tous ceux que cette doctrine aura satisfaits, à se joindre à nous pour
travailler en commun à l'œuvre de fraternisation spirituelle de toutes les
religions.
LES ADEPTES DU CAODAÏSME et le
CORPS SACERDOTAL
Les adeptes du Caodaïsme sont de deux degrés, le "thuong thua"
(degré supérieur), et le "ha thua" (degré inférieur). Rentrent dans
le premier degré, tous les religieux proprement dits ; ils peuvent être
digitaires ou simples adeptes. A ce titre, ils sont astreints à laisser pousser
leur barbe et leurs cheveux, à suivre un régime d'alimentation exclusivement
végétarien, à s'interdire le luxe et les relations sexuelles. Leur vie
affranchie des servitudes de la matière, est entièrement vouée au service de la
religion.
Les adeptes du second degré comprennent la masse des croyants, qui
continuent à vaquer à leurs occupations normales; leur devoir religieux
consiste à pratiquer quotidiennement le culte et à observer les règles de
conduite prescrites par le Nouveau Code religieux (Tân luat). Les uns comme les
autres sont astreints aux "Ngu gioi cam" (les panchashila) interditions
tirées de la morale bouddhique et qui commandent de : ne pas tuer, ne pas être
cupide, ne pas commettre d'acte de luxure, ne pas faire grande chère, ne pas
péc her en paroles.
En ce qui concerne le régime d'alimentation que doivent suivre les adeptes
du second degré, il leur est prescrit un végétarisme graduel consistant à
s'abstenir des aliments carnés un nombre déterminé de jours en mois.
Ainsi, ils débutent par le "soc vong", régime temporaire des deux
jours; puis passent successivement au "luc trai", régime des 6 jours,
et au "thap trai" régime des 10 jours.
Le Caodaïsme admet dans son sein toutes les bonnes volontés sans
distinction de race, ni de rang social. Le simple dan y coudoie fraternellement
le Doc phu su. Les adeptes se distinguent seulement par leurs mérites
religieux, sur la base desquels est établie la hiérarchie nécessaire à la
conduite de la masse des fidèles.
A l'occasion de la fête de l'avènement du Dai Dao, qui eut lieu les 18, 19
et 20 Novembre 1926, il fut formé conformément aux communications de Dieu, un
corps sacerdotal qui comprend numériquement:
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