Histoire et philosophie du caodaisme - 12/12 (Gabriel Gobron)

Notre inversion fut cordiale, amicale, alliances fraternelle iscrible, à tout moment M. Pham Công Tac un barrage de pontificat, ni une intolérance inestimable.

C'est un esprit très éclairé, ses conceptions religieuses sont sans doute quelque peu éloignées des nôtres, mais l'idéal poursuivi est si beau, que nous n'avons pu que nous incliner devant sa foi sincère, en nous remémorant ce qui est écrit dans tous les antiphonaires de Noël :
" Gloire à Dieu au plus haut des Cieux. Et paix sur terre aux hommes de bonne volonté ! "
Nous ajouterons qu'après avoir vu et entendu, nous estimons que les caodaïstes sont vraiment des hommes de bonne volonté.
A une question que nous lui posions au sujet de la doctrine exposée dans la brochure remise gracieusement à tous les visiteurs, ainsi exprimée :

" Sans être polythéiste de fait, il l'est par principe car en dehors de l'adoration officielle du Dieu Suprême, il permet à ses adeptes la libre vénération d'autres dieux qui conquièrent son cœur. "

Nous faisions en effet remarquer à M. Pham Công Tac, que dans toutes les révélations faites aux hommes au sujet de la Divinité, il était un fait acquis, même pour les occultistes, qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, en trois personnes, que l'on désignait par l'appellation de " Divine Triade ".

C'est exact, nous répliqua M. Pham Công Tac, mais pour nous, Dieu est :
" L'Incommensurable, l'Éternel, le Très-Haut, l'Absolu, il n'a pas de nom. "

Dans notre religion, le mot " dieux " qui vous a choqué, n'a pas le sens païen que vous lui prêtez, il désigne simplement les esprits détachés complètement de la matière et se rapprochant le plus possible du Très-Haut.

Ce sont en quelque sorte des Saints.
Les noms de notre Éternel, lui ont été donnés par tous les peuples et sous différentes formes.

Ces différents noms, divisent l'humanité au lieu de l'unir, c'est pour cela que nous ne l'appelons pas Dieu, mais le Très-Haut, l'Absolu, l'Éternel.

A une autre question concernant le Christ, la réponse fut tout aussi catégorique : "Nous ne cherchons pas à détruire la doctrine du Christ, nous venons, au contraire, la fortifier, car il est impossible de nier l'existence du Christ. Nos efforts ont pour but de préparer, par la spiritualité, la régénération de l'humanité tout entière, qui semble avoir oublié toutes les maximes du Christ, qui, si elles avaient été suivies, auraient gardé la paix au Monde.

Le Caodaïsme est le pont jeté sur le fossé profond ( qui paraissait infranchissable ) séparant le Christ du Bouddha, qui fut son Précurseur, et dont l'harmonie des deux doctrines, qui se complètent, est nécessaire à l'union des peuples occidentaux et asiatiques pour faire régner la fraternité entre eux. "

Nous n'avons pu que nous incliner devant d'aussi sages paroles, qui correspondent d'ailleurs à celles du Christ, rapportées par saint Mathieu l'évangéliste : " Je ne suis pas venu annuler la Loi, les Prophètes, je suis venu les continuer et les compléter. "

Il est d'ailleurs curieux de constater que depuis quelques années, dans le monde entier, le nombre d'hommes qui s'intéressent aux Écritures saintes, croît sans cesse ; ce besoin de croyance est typique et est pour nous la preuve tangible que le temps prédits par Daniel et saint Jean, où le Christ va revenir sur la terre distribuer à chacun son salaire, sont désormais proches.

Aussi, nous ne pouvons que nous réjouir de œuvre entreprise par le Caodaïsme, de ramener vers le Christ, par une transition nécessaire, les brebis égarées de l'Extrême-Orient, pour que, selon la parole de saint Jean :

" Il n'y ait plus qu'un seul Pasteur et qu'un seul troupeau. "

Le Populaire d'Indochine ( 27-11-36 ) eut également un entretien avec le Supérieur du Caodaïsme, dans les circonstances que voici :

" Une foule que l'on peut évaluer à quelque vingt mille personnes occupe les allées, les jardins et les " sous-bois " de Tây-ninh depuis hier.

Ils sont venus de tous les coins de la Cochinchine, les uns en barque, les autres en charrette. Ils campent à ciel ouvert, hommes et femmes, assis sur des nattes, tous près des grands bœufs qui les ont amenés jusqu'ici.

Tây-ninh est en fête.

Tây-ninh célèbre la fin du deuil du défunt Pape Lê Van Trung.

Sur la grande place de la " Fraternité universelle " qu'éclaire la lumière crue d'un soleil accablant, un grand autel a été dressé à la mémoire de l'ancien chef du Caodaïsme.

Sur cet autel est tendue une immense toile représentant le portrait de Lê Van Trung dans ses attributs sacerdotaux.

Des deux côtés de la gigantesque esplanade qu'est la place de la " Fraternité " sont alignées, province par province, les délégations de l'intérieur, avec leurs chefs, leurs bannières, leurs oriflammes. Une nouvelle réglementation établie seulement après le décès de M. Lê Van Trung a porté la date de fin de deuil à vingt mois et non plus vingt-quatre mois.

Mais pour M. Lê Van Trung, l'ancienne réglementation a été maintenue.

En attendant la grande fête de nuit, nous sommes allés rendre visite au successeur de M. Lê Van Trung, M. Pham Công Tac, dans sa petite villa, tout au fond de l'allée " Thuong-Trung-Nhut ".

M. Pham Công Tac nous reçoit avec la délicate courtoisie que chacun lui connaît.

Il répond avec bonne grâce à toutes nos questions :
- Êtes-vous entré en communication avec l'esprit de M. Lê Van Trung ?
- Oui, plusieurs fois déjà.
- Par vous-même ou par l'intermédiaire d'un médium ?
- Par l'intermédiaire d'un médium, bien que je sois médium moi-même, et que j'aurais pu entrer directement en contact avec l'esprit du défunt pape.
- Quelles recommandations a-t-il faites ?
- De nous efforcer d'ouvrir notre religion à toutes les Fois, toutes les croyances, dans un large esprit de tolérance, de détruire l'erreur matérialiste partout où nous la rencontrerons...
- Parlez-nous de œuvre de propagande du Caodaïsme à l'étranger.
- Ce n'est pas là une œuvre facile, car il convient de ne pas éveiller les susceptibilités des nations où l'on va. Pour notre propagande en chine, les membres de la mission sont déjà désignés, mais ils achèvent en ce moment leur formation culturelle au Séminaire.
- Combien y a-t-il de Séminaires caodaïstes ?
- Deux : Un à Tây-ninh, l'autre à Phnom-Penh. Le Gouvernement nous avait suggéré de nous en passer. Mais la chose n'est pas possible, car il faut former de véritables prêtres.
- Avez-vous des Français dans votre religion ?
- Mais oui. De nombreux Français s'initient par correspondance à notre religion.

En France, Mme Félicien Challaye assure les pouvoirs exécutifs avec le titre de " Giao-Su " ( c'est-à-dire Évêque ) tandis que M. Gabriel Gobron assure les pouvoirs législatifs avec le titre de " Tiêp Dân Dao Nhân " (c'est-à-dire instructeur ).

- Quel est le nombre actuel des adeptes du Caodaïsme ?
- A un moment, le schisme de Bên-tre a porté tort à notre religion, qui a vu s'éloigner d'elle de nombreux fidèles.

Mais, aujourd'hui, nous avons reconquis les neuf dixièmes du nombre d'adeptes que nous avions au moment de la plus grande extension du Caodaïsme. Le nombre s'élevait à un million.

Au Tonkin, nous avons entre 6 et 7.000 fidèles. "

Sur ces mots, prenons congé de M. Pham Công Tac, car de nombreux visiteurs désireraient également s'entretenir avec le pape.

Dès 7 heures du soir, les jardins de Tây-ninh s'illuminent de mille lampions, tandis que les images en papier représentant des génies s'éclairent de lumières tamisées.

Une lune sans tache donne à cette cérémonie un caractère légèrement irréel.

Des dizaines de milliers de fidèles occupent déjà les emplacement qui leur ont été réservés pour le défilé de la grande procession.

Et l'on ne peut nier qu'un certain mysticisme se dégage de ce cortège silencieux, d'une blancheur lunaire, de ce défilé interminable sous les grands arbres que n'agite pas la moindre brise, que ne trouble pas le moindre cri. "

Enfin, le Caodaïsme, parmi ses adversaires, a rencontré également les spirites, certains spirites, malgré son origine et ses pratiques spirites ( au moins, dans le Sacerdoce qualifié ). Cela tient à ce que le spiritisme est le vin nouveau qui fait éclater les vieilles outres : une foule d'adeptes n'ayant rien compris à l'explosion du spiritisme dans notre monde ultramoderne, se chamaillent et se disputent pour savoir s'il est une philosophie, une science, une religion, sans se rendre compte ( ou sans vouloir se rendre compte ) qu'il est tout cela à la fois, et ne supporte pas ce " compartimentage " artificiel de pédants ou d'ignorants.

Nous avons donc des pays spirites religieux ( Grande-Bretagne, Brésil, etc. )et des pays spirites scientifiques ( France, Italie, Cuba, Argentine, etc. ). Mieux : dans le même pays, on trouve des groupes à tendance religieuse ( spiritisme christique en Angleterre, en France, etc. ) et des associations à tendance scientifique ( " Revue Spirite " à Paris, " Revue Spirite Belge " à Liège, etc. ).

Les spirites " scientifiques ", en général, sont hostiles au Caodaïsme, auquel ils reprochent ses cérémonies, ses rites, son sacerdoce, ses " catéchismes ", et pour un peu, ces bons apôtres l'excommunieraient sans même vouloir l'entendre ! Je sais ce que je dis en écrivant ces pénibles constatations...

Ils voudraient, pour un peu, une Asie plus voltairienne que Voltaire ! Une telle ignorance n'est pas encourageante...

M. Pham Công Tac, supérieur du Caodaïsme, m'écrivait, le 25-3-35, du Saint-Siège de Tây-ninh ( cochinchine ), une lettre que je publie, non pour les appréciations flatteuses qu'elle contient sur moi ( on me croira peut-être si j'avoue ceci : je ne suis pas encore arrivé à travailler, à œuvrer impersonnellement, anonymement, comme doit le faire pour le service social tout Initié évolué, mais je suis arrivé à l'indifférence absolue devant les louanges et les critiques exprimées sur mon œuvre et sur moi ), mais pour certains enseignements, pour certaines précisions qu'elle renferme :

" Mon cher Frère,
" Notre Frère, M. Vinh, m'a donné communication de toutes vos lettres, ainsi que de vos articles parus dans diverses revues.

" Permettez-moi de vous remercier du fond du cœur de vous être occupé de la nouvelle Doctrine avec un si noble dévouement. Notre Maître Divin vous en tient grand compte, et nous prions qu'Il vous donne une meilleure santé pour pouvoir continuer sans interruption œuvre que vous avez si bellement entreprise. Dès ce soir, j'irai officier et présenterai à cet effet une supplique à notre Divin Maître. Croyez bien que j'ai été très peiné d'apprendre que vous souffrez, et que, de temps à autre, la maladie vous cloue au lit. Il faut que vous soyez bien portant pour travailler. L'homme n'a que peu d'années à vivre sur cette terre d'épreuves, et le temps lui est précieux, très précieux, lorsqu'il sait l'employer.

" L'Humanité vit dans les souffrances, il est de notre devoir de chercher, par tous les moyens, sinon à supprimer ces souffrances, du moins à les alléger. Tant qu'il nous reste encore un souffle de vie, travaillons, travaillons toujours à la régénération de l'homme, à sa perfection, à la fraternisation des races, à la paix universelle, paix tant promise ( et si peu réalisée ).

" C'est grâce à votre inlassable activité que vous êtes arrivé à faire connaître la nouvelle Doctrine dans de nombreux milieux de divers pays. Je vous prie de persévérer dans votre tâche, car je suis fermement convaincu qu'un jour très prochain vos efforts seront couronnés de succès.

" J'ai la certitude que notre Maître Divin et de nombreux Esprits veillent sur vous et vous inspirent merveilleusement.

" Ayez toujours des relations intimes et suivies avec les Cercles spirites et faites comprendre à leurs membres que, de par la Volonté divine, nous autres, Cochinchinois, n'avons qu'une petite mission qui se borne simplement à créer un Sacerdoce auquel nous inculquons une FOI, la grande Foi en Dieu, et qu'il faudra le rassemblement de tous les messagers spirites du Monde entier pour préparer le Nouvel Évangile capable de rénover le Monde dans le chemin de la Vérité, afin que l'homme na marche plus dans les ténèbres et qu'il sache d'où il vient, ce qu'il fait dans la vie présente, et ce qu'il devient après sa mort.

" Vous êtes tout spécialement désigné pour cette tâche grandiose. Dieu vous a fait polyglotte à cet effet. Vous avez ce grand avantage sur nous tous ici, qui, en dehors de notre langue maternelle, ne parlons et n'écrivons qu'imparfaitement le français.

" Je sais que les spirites ont chez eux des principes immuables, qu'ils ne veulent pas de religion ni de rites encombrants, qu'il sera très difficile de leur faire admettre nos idées et accepter la nouvelle FOI. Mais j'ai confiance que Dieu et les Esprits vous aideront dans cette tâche ardue, et quand le moment viendra, leur Grand Maître Allan Kardec se manifestera pour les ramener vers nous. L'Esprit Victor Hugo, sous le pseudonyme

" Symbole ", leur a dressé plusieurs messages.

" D'autre part, le Frère François, de Phnom-Penh, m'a communiqué sa réponse au Frère Henri François, de France. J'en approuve pleinement les termes... Je me plais à répéter ceci : " Les intellectuels, les savants, sont généralement portés aux extrêmes : ils sont ou athées ou croyants, parfois jusqu'à l'intolérence, pour ne pas dire au fanatisme. Soyons dans le juste milieu, comme nous le recommande le Sage Confucius. "

" Ci-inclus la traduction d'un message que notre Frère Cao Duc Trong ( Tiêp-Dao ) et moi avons obtenu de l'Esprit Victor Hugo, concernant les dignitaires du Hiêp-Thiên-Dài. Veuillez lire les explications données à ce sujet au Frère Henri François par son homonyme du Cambodge.

" Je pense que vous avez été sollicité par bien des personnes pour leur dire comment nous arriverons à unifier toutes les Religions, qui, par leurs principes, dogmes, rites, croyances, etc. diffèrent si sensiblement, s'opposent même et se contredisent, pour ne pas dire " se posent en adversaires ".

" Nous pourrons répondre par ces quelques phrases qui, à mon avis, expliquent la question assez clairement malgré que ce soit laconique.

" Considérons les Religions comme des Facultés d'Université.

" Pour être admis dans une des Facultés, l'étudiant doit avoir au préalable avoir obtenu son baccalauréat, qui est la clé lui donnant l'accès à la Faculté de son choix.

" Pour avoir son parchemin, l'étudiant doit passer par toutes les classes élémentaires, primaires, etc., où il doit acquérir un bagage suffisant de connaissances diverses, voire même hétéroclites.

" Pour former une Université, il faut plusieurs Facultés. Chaque Faculté a son enseignement particulier, mais toutes les Facultés doivent être sous une direction unique : le Recteur.

" Les connaissances diverses acquises serviront toujours dans sa vie future à l'étudiant et lui donneront le cachet d'un homme instruit. Dans la Faculté de son choix, il lui faut perfectionner les matières de son goût, mais les autres déjà acquises ne lui sont pas tout à fait inutiles.

" L'ingénieur est versé en mathématiques, le médecin connaît l'anatomie, l'avocat doit être ferré en droit, mais chacun d'eux est tenu de savoir, en plus, les lettres, les chiffres, un peu d'autres matières, toujours nécessaires dans la vie.

" Malgré leurs connaissances particulières, leurs métiers, ils ne peuvent pas vivre hors de la Société. Ainsi, la Société les réunit au sortir de leurs études. D'ailleurs, l'ingénieur ne peut se passer du médecin, ni le médecin de l'ingénieur.

" Il en est de même des religions.
" L'hommes laïc, c'est-à-dire non religieux, doit avoir acquis quelques principes de morale, quelques notions de philosophie, etc., pour ne pas se faire déconsidérer, se faire exclure de la Société. Il se prépare là à entrer dans une religion de son goût.
" Les religions sont comme des Facultés : superficiellement, leurs dogmes, croyances, etc., paraissent n'être pas en harmonie entre eux, ils sont souvent en opposition. Ils doivent être ainsi, parce qu'un homme a un goût, un penchant, un désir, une instruction, une éducation, le plus souvent complètement différents de ceux de son voisin.
" Les religions ont été créées différemment à cause du stade de civilisation des peuples, de leur degré d'évolution, de l'ambiance, du milieu où ils vivent, de leurs mœurs et coutumes, etc. Mais au-dessus de toutes ces choses si divergentes, il y a le CRÉATEUR, DIEU, c'est-à-dire la Conscience Universelle qui unit tous les hommes malgré les diverses couleurs de leur peau, leur degré de civilisation, etc.

" C'est au Caodaïstes de se mettre au service de la " GRANDE FOI EN DIEU " pour cette " UNION ", qui mettra fin au terrible CAUCHEMAR qu'est la Guerre Mondiale, fratricide, dont les hommes sont hantés, et qui se prépare si activement en ce moment en Europe.

" Les dogmes, le sectarisme enferment l'homme dans un cercle très réduit, où il ne voit qu'une toute petite partie du monde solaire qui éclaire. Il doit évoluer ; aussi, il doit chercher à savoir, à progresser, afin de ne pas piétiner sur place. Il ne faut pas que les religions soient pour lui comme le cordon qui encercle un enfant sachant déjà marcher, mais qu'une nourrice à l'esprit obtus ou ayant une peur irraisonnée de sa responsabilité, tient toujours fortement entre ses mains, sous prétexte que l'enfant pourra perdre son équilibre et tomber.

" L'humanité présente est assez " grand' enfant " pour qu'on ne la tienne plus en laisse et qu'on l'empêche de marcher vers le Sublime. Il lui faut le grand air de l'Infini, pour être conforme à son état d'âme et à sa dévotion. Il faut qu'elle puisse agir et vivre dans la Vérité, mais pas dans les ténèbres, ni même dans le doute obsédant et obsesseur.

" A vous lire agréablement tantôt, je vous quitte en vous embrassant bien fort, en demandant à Dieu de vous couvrir de sa bénédiction et de ses grâces, et en vous priant de faire agréer à notre chère sœur, Mme Gabriel Gobron, mes respectueux hommages.

"TAC PHAM TAC,
" Supérieur du Caodaïsme,
" Saint-Siège de Tay-ninh. "

Comme on l'a vu, c'est autant au collaborateur de la Revue Spirite ( Paris ) qu'à l'instructeur caodaïste que Sa Sainteté s'est adressée. Si nous avons essuyé, en certains milieux spirites, de désagréables rebuffades, force nous est de remercier M. Hubert Forestier, notre Ami. Rédacteur en chef de la Revue Spirite, qui n'a jamais fait d'objection à l'insertion d'un " papier " pouvant rendre confiance aux frères d'Annam, en les aidant à sortir de leur martyrologe. Au contraire ! Il a toujours été heureux d'intervenir en leur faveur, notamment pour me faciliter la tâche, en certains Congrès Spirites Internationaux ( Barcelone 1934, Glasgow 1937 ), et pour donner la plus large publicité à certains documents en faveur du Caodaïsme.

Dans les milieux théosophiques, même compréhension, en général, malgré certains éléments anticaodaïstes, incapables de réviser un premier jugement cristallisé, et qui ont influencé en mal d'autres théosophies...

Quant aux " Princes " et aux " Seigneurs " de l'Hermétisme, de l'Occultisme, certains devraient bien se défaire de l'orgueil satanique qui les enivre et les fait délirer !

AU SERVICE DU CAODAISME
J'ai donné bien des moments de ma vie au Caodaïsme. J'ai partagé ses peines, ses douleurs, ses découragements, aux instants tragiques où les docteurs de la lettre et les fils de la haine le brimaient et le persécutaient de cent façons, cyniques ou hypocrites. J'ai vécu ses joies, ses espérences, ses triomphes, aux moments heureux où les chevaliers de l'esprit et les hommes de bonne volonté lui accordaient une trêve ou reconnaissaient son droit à plus de justice.

Malgré ma santé précaire, ces souffrances, je les ai faites miennes ; elles se sont parfois ajoutées aux tracasseries presque quotidiennes qui m'ont été faites, durant de longues années, dans mon entourage immédiat. Aux épreuves du Caodaïsme s'ajoutaient ainsi, dans une fraternité douloureuse, mes réparations karmiques. Après des journées accablantes, désespérées, un rayon de lumière perçait de temps à autre la nuée, et le soleil balayait le brouillard d'Ardenne : c'était ma santé qui, une fois de plus, se rétablissait pour quelque temps ; c'était quelque journal ou quelque lettre qui, par l'avion ou par le courrier maritime, m'apportait d'Indochine une nouvelle joyeuse, qui me faisait exulter.

Pendant treize années, j'ai vécu ainsi la vie de mes frères d'Annam, la confondant avec la mienne.

J'ai regretté mille fois de n'avoir pas plus d'autorité spirituelle, de relations utiles, de talent et de clairvoyance, afin de les mieux aider dans leurs efforts constructeurs comme dans leurs détresses silencieuses. J'aurais tant voulu faire pour eux, et je sens, en toute humilité, que j'ai fait si peu ! Pardonnez-moi, mes bons, mes doux frères d'Annam, d'avoir été si peu l'Instructeur en France que vous aviez désigné solennellement, de n'avoir été que cet humble fidèle que vous appelez familièrement :
" Frère GAGO "
Rethel, 1937-1938. - Nancy, 1939.
TABLE DES MATIÈRES
- Introduction
- Les origines du spiritisme annamite
- Principes fondamentaux
- Le Caodaïsme aux Congrès internationaux
- Les Papes du Caodaïsme
- L'inauguration du temple Caodaïste de Phnom-Penh
- Si l'Islam est exclu du Caodaïsme ?
- Suite à notre douleur
- Sagesse orientale
- Précisions doctrinaires
- La prière chez les Caodaïstes
- Directions spirituelles
- Paroles du Saint-Siège - Au service du Caodaïsme
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