Ces considérations exposées, il nous est permis
d'espérer que grâce au Caodaïsme et aux autres systèmes d'éclectisme, les deux
courants si opposés de pensées d'Orient et d'Occident se rencontreront un jour
dans une doctrine commune, d'où découleront un amour et une confiance
réciproques entre les deux races qui, jusqu'ici, se croyant différentes à cause
de la couleur de leur épiderme, ont le grand tort de nourrir l'une envers
l'autre des sentiments de méfiance.
L'AMOUR UNIVERSEL
Par amour universel (bac ai), nous entendons l'amour sincère et miséricordieux de tout ce qui a vie. C'est la fraternité
envers tous les hommes sans distinction et la bonté envers tous les membres du
règne animal et du règne végétal.
I. - FRATERNITÉ HUMAINE
Toutes les religions sont d'accord pour reconnaître l'Unité Divine,
qu'elles conçoivent chacune selon le degré de leur évolution spirituelle. Que
les hommes soient une émanation divine selon les unes, ou le résultat d'une
création selon les autres, il n'en demeure pas moins vrai qu'il proviennent
tous d'une même source spirituelle unique que le langage humain, pour
l'exprimer, a plus ou moins imparfaitement appelée : Dieu, Brahma, Jéhovah,
Ngoc Hoang Thuong De, etc...Partant de ce principe, nous en arrivons à
proclamer que tous les hommes sont frères, quelle que soit la race à laquelle
ils appartiennent. Comme tels, ils ont les uns à l'égard des autres, des
obligations, des devoirs qui découlent de la fraternité. Qu'est-ce que la
fraternité ? C'est le lien d'amour, qui lie entre eux tous les hommes reconnus
comme membre de la famille universelle. Mais dans la société humaine
actuellement si divisée, la fraternité, qui devrait s'étendre à tous les hommes
sans restriction, est souvent contrariée par des sentiments d'orgueil ou
d'égoïsme. De-là, les préjugés de races, les haines et les luttes de castes,
source de tant de maux sous le poids desquels gémit l'espèce humaine.
Il importe donc, pour le bien de l'humanité meurtrie et souffrante, que
tous les hommes oublient leurs intérêts personnels pour ne penser qu'à ceux de
la collectivité ; qu'ils se tolèrent dans toutes les manifestations de la
pensée et de la foi; qu'il montrent enfin les uns aux autres, la plus large
indulgence. On pourra objecter qu'en l'état actuel de la mentalité humaine,
plus portée à l'égoïsme qu'à l'altruisme, parler de fraternité universelle
équivaudrait à rêver d'utopie. Cette objection est malheureusement plausible et
restera telle, tant que l'homme se concevra comme corps plutôt que comme
esprit "car, dit Annie Besant, la
matière croît en prenant autour d'elle, en s'appropriant constamment ce qui lui
est extérieur et en l'incorporant à ce qu'elle possède déjà. Les choses
matérielles s'usent et finalement périssent à l'usage, et comme leur quantité
est limitée, que ceux qui en désirent la
possession sont nombreux, les luttes s'élèvent entre ces derniers. Le gain, la
possession sont en effet la condition du sucès matériel.
"Mais quand l'homme commence
à se concevoir comme esprit plutôt que comme corps, il comprend que partager et
donner sont les conditions de la croissance et de la puissance. Les richesses
spirituelles s'accroissent en effet à l'usage ; elles ne périssent loit ;
lorsqu'elles sont données elles se multiplient ; lorsqu' elles sont partagées,
leur possession, leur assimilation n'en deviennent que plus complètes. La
fraternité doit avoir ses racines dans l'esprit et se répandre au-dehors, à
travers les domaines de l'intellect et de l'émotion, pour enfin s'affirmer dans
le mode matériel. Elle ne pourra jamais être établie par les lois imposées du
dehors, elle doit triompher par l'Esprit s'épanchant du dedans ".
Un jour, le roitelet Cung Vuong de la principauté de So (Une des
principautés de l'Empire du Milieu, du temps de Confucius) perdit une arbalète
à la chasse. Ses officiers d'ordonnance s'apprêtaient à aller la chercher,
lorsque Cung Vuong les emprêcha en leurs disant : "A quoi bon la chercher?
Sachez que nous en perdons rien à ce qu'une arbalète égarée par un habitant de
So soit bientôt retrouvée par un autre habitant de la même principauté".
Confucius, ayant appris ces paroles, les commenta : " Quelle limitation
regretable dans les sentiments de fraternité de Cung Vuong ! N'aurait-il pas
mieux fait de dire : un homme a perdu une arbète et un autre homme la
retrouvera". Ainsi exprimée, la conception de la fraterniré humaine par le
grand philosophe chinois apparaît bien plus belle, plus saisissante dans sa
forte concision.
II. - BONTÉ ENVERS LES ANIMAUX
Puisque nous sommes tenus à des devoirs de fraternité envers les hommes,
qui sont nos frères dans la famille universelle, nous avons égalements des
devoirs de bonté envers les animaux qui, eux aussi, sont nos frères encore
arriérés sur la voie de l'évolution.
Nous devons donc soigner ceux qui sont dressés à notre service, les traiter
avec douceur et éviter de les faire souffrir inutilement. Toute vie animale
doit être respestée autant que possible ; car, en y portant atteinte, nous
retardons l'évolution de la victime. Aussi tout Caodaïste concient de ses
devoirs se soumet-il au régime végétarien pour éviter de se faire complice des
crimes multiples journellement commis au préjudice de ses frères inférieurs.
"Entre la pitié envers les bêtes et la bonté d'âme, dit Schopenhauer,
il y a un lien étroit : on peut dire sans hésiter, quand un invidu est méchant
pour les bêtes qu'il ne saurait être homme de bien ".
III.- BONTÉ ENVERS LES PLANTES
Nul n'ignore les services que nous rendent les arbres de toute espèce.
Bienfaiteurs silencieux de l'homme, ne blâmant ni son ingratitude, ni sa
cruauté, ils abritent indifféremment, de leur ombrage, tous ceux qui viennent
s'asseoir à leur pied, le voyageur fatigué aussi bien que le bûcheron méchant.
Le santal dit-on, parfume la hache qui le frappe.
Les plantes constituent une véritable pharmacie naturelle où nous puissons
toutes sortes de panacées propres à guérir nos maux. Que de leçons de bonté et
de sacrifice ne pouvons nous pas en tirer à notre profit !
Les récentes expériences scientifiques de Sir Bose, un savant de l'Inde,
ont démontré que les plantes vivent comme l'homme, que quelques unes, et
particulièrement la sensitive, possèdent un système nerveux plus sensible que
le nôtre aux impressions physiques. Que pensons-nous alors de celui qui s'amuse
à casser une branche à un arbre ou à déraciner une plante ? Si les nécessités
de la vie matérielle nous obligent à user des végétaux, la bonté que nous
devons à l'égard de ces "candidats à l'animalité" nous recommande de
ne jamais les mutiler, ni les détruire inutilement.
LE SERVICE DU PROCHAIN
Que de douceur, que de charme, la nature, dans sa solitude, ne
procure-t-elle pas à l'homme qui vit retiré ? Loin du monde dont les séductions
n'ont plus de prise sur lui, dans la tranquilité de sa retraite, il purifie sa
vie, calme ses passions et élève ses pensées vers l'Être Suprême. Puis, dans le
ravissement de la contemplation, où se révèle le sentiment de la Divinité, il
sent mieux enfin son origine céleste.
Telle est la vie intérieure que mènent les hommes supérieurs, doués de
grandes facultés, lorsque, leur mision terrestre accomplie, ils aspirent au
bien-être spirituel. Mais avant d'arriver à cette étape élevée du pèlerinage de
l'Humanité, le voyageur de la longue route, tout en charchant à progresser,
doit venir en aide à ceux qui tâtonnent encore derrière lui.
C'est ainsi que tout Caodaïste, soucieux d'agir selon ces principes
d'humanité, doit en toutes circonstances, se vouer au service du prochain.
Poussé par le désir d'aider ses semblables, il se tient tout prêt à apporter,
soit par ses paroles, soit par ses actes, un baume aux misères morales et
sociales. Et, dans ses aspirations vers l'amour miséricordieux, il tend
toujours la même main secourable à tous ceux qui ont besoin de son aide.
Essuyant tous les affronts, d'où qu'ils viennent, demeurant sans haine parmi
ceux qui le haïssent, tout fidèle de la "Grand Voie", dignitaire ou
simple adepte, doit s'imposer la tâche difficile de travailler à gagner les
âmes à Dieu, à leur inculquer les enseignements du Dai Dao, basés sur l'amour
du bien et le culte du vrai.
Si à force de proclamer les vérités, il n'arrive pas à convaincre les
incrédules, du moins, il les aura ébranlés quelque peu. Et alors, les doutes
suscités en leur âme jusque-là incroyante, feront le reste...
C'est en s'appliquant au perfectionnement et au salut des autres qu'il
travaille aux siens propres, car les actes d'amour et de charité, par un juste
retour, constituent son seul viatique dans ses pérégrinations vers le bonheur
suprême. Puisque le service du prochain est l'une des conditions indispensables
de son propre salut, il a tout intérêt à s'y appliquer avec autant de zèle que
le lui permettent sa ferveur religieuse et son avancement moral. Sans avoir la
prétention de se poser en prédicateur,
il doit cependant inciter particulièrement ses coreligionnaires à la pratique
du bien et de la vertu. Il peut y arriver, non pas par le vains discours, mais
en prêchant d'exemple et en conformant sa vie à la doctrine qu'il professe. Si
parfois il vient à faillir à cette tâche en s'écartant de la voie qui lui a été
tracée par le Grand Maître, il n'est que juste qu'on s'en prenne à sa faiblesse
ou à son inconséquence et non aux enseignements qu'il est chargé de répandre,
lesquels constituent toujours avons-nous besoin de le répéter ? un idéal de
paix et d'amour fraternel.
Il peut y avoir, dans le Caodaïsme aussi bien que dans toutes les autres
religions existantes, de faux dévôts et des fidèles dont la foi n'est pas assez
forte pour résister aux tentations de l'Esprit du Mal. Ce sont là autant
d'éléments malsains, qui déshonorent la religion à laquelle ils appartiennent,
et dont celle-ci gagnerait à se purger complètement.
CODE RELIGIEUX
PREMIÈRE PARTIE
Règlements relatifs à la vie religieuse
* * *
Chapitre I
Du Corps Sacerdotal
Art.1er - Au sommet de la hiérarchie sacerdotale, est le Giao Tong, le
frère aîné. Il a la mission de guider, au nom de Dieu, les fidèles dans la vie
religieuse et sociale. A lui est dévolu le pouvoir de communiquer
spirituellement avec les Esprits Supérieurs ,pour leur demander des grâces en
faveur des adeptes. Ceux ci doivent obéissance à ses ordres.
Art.2 - Après le Giao-Tong, viennent les trois Chuong Phap, dont un pour
chacune des Trois-Branches (Tam Phai) de la Religion : Confucianisme,
Bouddhisme et Taoïsme.
Les Chuong Phap sont chargés de l'examen des loi religieuses établies par
le Giao-Tong ou proposées par les Dau-Su, avant leur promulgation, qui ne peut
être faite sans leur approbation unanime.
La publication des livres de prières et d'autres ouvrages religieux est
subordonnée à l'acceptation des trois Chuong Phap, lesquels, par un examen
approfondi, veillent à ce qu'ils soient de nature à ne pas porter atteinte à la
morale ni aux bonnes mœurs du pays.
Chaque Chuong Phap a son sceau particulier. Toute décision ne peut être
mise à exécution que frappée des trois sceaux.
Les Chuong Phap doivent éclairer le Giao Tong sur les torts que celui-ci
peut avoir. S'il se comporte contrairement aux principes de la religion, ils
ont qualité pour en saisir le Saint Tribunal.
Art.3- Les trois Dau-Su, dont un pour chaque branche, sont chargés, sous
les ordres du Giao-Tong, de la direction générale des fidèles.
Ils peuvent proposer des loi qu'ils soumettent à l'approbation du
Giao-Tong. Ils peuvent aussi demander la modification ou la suppression de
celles qui ne sont plus en harmonie avec l'état actuel des choses.
Les décisions émanant du Giao-Tong doivent, en cas de désaccord de celui-ci
avec les Dau-Su, être retournées au premier, qui les fera examiner par les
Chuong-Phap aux fins de modification.
Les Dau-Su ont chacun leur cachet particulier, Tout écrit officiel n'est
valable que s'il est revêtu de l'empreinte de ces trois cachets.
Art.4- Les trente-six Phoi-Su sont répartis en groupes de douze. Chaque
groupe est dirigé par un Chanh-Phoi-Su qui peut suppléer un Dau-Su absent ou
empêché, sans être pour cela nanti du droit de proposé la suppression des lois.
Art.5- Les Giao-Su, au nombre de soixante-douze sont répartis en groupes de
vingt-quqtre. Ils sont chargés de l'enseignement religieux et social des
fidèles. Ils doivent prendre soin de ces derniers comme le ferait un frère de
ses cadets.
Les Giao-Su tiennent les contrôles des adeptes de leur diocèse. Ils ont la
mission d'aider à l'observance des formalités rituelles en ce qui concerne le
mariage et le décès.
Dans les grands centres, ils ont qualité pour officier absolument comme les
Dau-Su et les Phoi-Su.
Ils peuvent formuler des propositions tendant à la suppression ou à la
modification des lois susceptibles de porter préjudice aux adeptes.
Art.6- Les Giao-Huu ont pour mission d'assurer la propagande de la doctrine
divine, ils peuvent proposer la réforme des règlements en vigueur. Ils peuvent
officier,quand ils desservent un oratoire dans une province de peut d'importance.
Le nombre de Giao-Huu est invariablement fixé à 3.000 dont 1.000 pour
chaque branche.
Art.7- Les Le-Sanh, choisis parmi les adeptes vertueux, s'occupent des
cérémonies cultuelles. Ils sont en outre chargés de procéder aux cérémonies
dites de "l'installation de l'autel divin" chez les néophytes.
Il faut être Le-Sanh avant d'être admis à la dignité sacerdotale.
Art.8- Les Chuong-Phap et les Dau-Su peuvent, par le suffrage universel,
aspirer concurremment les uns avec les autres aux fonctions de Giao-Tong.
Toujours par voie d'élection, sauf investiture directe par le Grand Maître,
le grade de Chuong-Phap peut-être conféré aux Dau-Su; celui de Dau-Su, aux
Phoi-Su; celui de Phoi-Su aux Giao-Su; celui de Giao-Su aux Giao-Huu; celui de
Giao-Huu, aux Le-Sanh.
Les règlements précités, déterminant la formation du corps sacerdotal, sont
extraits des communications de Dieu.
Chapitre II
Des fidèles
Art.9- Toute personne qui sollicite son admission dans le Caodaïsme doit
être présentée au chef de paroisse par deux adeptes vertueux. Ceux-ci doivent
initier le catéchumène aux principes élémentaires de la doctrine religieuse.
Art.10- Chaque néophyte, dans la journée même de son inscription, doit
jurer sa foi devant le maître autel. Il est tenu de connaître parfaitement les
prières et les loi de la religion.
Art.11- Le chef de paroisse ou son représentant, qui doit être un
dignitaire est tenu de venir chez le nouveau converti en vue de présider aux
cérémonies de "l'installation de l'autel divin".
Art.12- La conversion confère le titre d'adepte.
Les adeptes sont de deux catégories:
1.- Ceux qui, ayant encore des attaches avec le monde, suivent un régime
végétarien partiel, c'est-à-dire soit pendant six jours, soit pendant dix jours
par mois. Ils sont absolument tenus d'observer les "cinq interdictions" (Ngu gioi cam) et les
autres lois religieuses applicables à leur catégorie. Ce sont de simples
adeptes, appartenant au degré inférieur (Ha Thua).
2.- Ceux qui suivant le régime exclusivement végétarien et se conforment,
en plus des "cinq interdictions", aux "quatre principales
observances" (Tu Dai Dieu Qui). Ils appartiennent au degré supérieur
(Thuong Thua).
Art.14- Les adeptes du degré inférieur, ayant satisfait au régime "des
dix jours", peuvent être admis à recevoir les premières notions de
l'initiation dans des cellules dites de "méditation".
Art.15- Les dignitaires se recruitent parmi les candidats appartenant au
degré supérieur. Les adeptes de cette catégorie doivent laisser pousser leur
barbe et leur cheveux. Leurs effets d'abillement, simples et modestes, sont en
contonnade blanche ou teintée de la couleur symbolique de la branche à laquelle
ils appartiennent.
Chapitre III
De la création des paroisses
Art.16- Toute localité comptant plus de 500 fidèles est érigée en paroisse
avec son oratoire et son dignitaire.
Art.17- La création d'une paroisse est subordonnée à l'autorisation du
Giao-Tong sous l'autorité duquel elle est placée.
Art.18- Les adeptes doivent obéissance aux ordres et commandements du chef
de leur paroisse.
Art.19- Ils sont tenus de se réunir à l'oratoire les jours de la nouvelle
et de la pleine lune, tant pour assister
aux grandes cérémonies que pour entendre les sermons.
Art.20- Tout dignitaire desservant une paroisse doit y célébrer l'office
divin quatre fois par jour : à six heures du matin, à midi, à six heures du
soir et à minuit.
Une sonnerie de cloche annonce l'heure de chaque cérémonie.
Chapitre IV
Les cinq interdictions
Art.21- Une fois convertie, tout fidèle doit veiller à l'amélioration de
son caractère et de sa conduite en observant les cinq interdictions suivantes :
1. - Ne pas tuer les êtres vivants ;
2. - Ne pas être cupide, c'est-à-dire ne pas piller,
prendre de force, escroquer, emprunter avec intention de ne pas rendre, receler
une chose volée, garder des objets trouvés, s'approprier un bien au préjudice
d'un autre, se livrer aux jeux d'agent;
3. - Ne pas commettre d'acte de luxure, c'est-à-dire
ne pas jouir de la femme d'un autre, courir les filles perdues, pousser à des
actes incestueux, s'énamourer des belles femmes, exciter à l'amour par des
paroles cajôleuses.
4. - Ne pas faire grande chère, c'est-à-dire éviter
toute débauche de table, se garder de l'ivresse qui trouble la raison en même
temps que l'ordre public, ne pas penser au goût des boissons enivrantes, ni à
celui des mets recherchés.
5. - Ne pas pécher en parole, c'est-à-dire ne pas
tromper, altérer la vérité, se vanter,
parler des torts d'autrui, se moquer des autres, pousser à la haine et
au procès, prononcer des paroles injurieuses, blasphémer contre la religion,
manquer à la parole donnée.
Chapitre V
Des quatre principales observances
Art.22.- La pratique de la vertu et la rectitude de la conduite doivent
avoir pour base les quatre principales observances mentionnées ci-après ;
1. - Obéir aux ordres de ses supérieurs, accepter
sans honte les bonnes suggestions de ses inférieurs, se montrer poli envers
tout le monde, reconnaître franchement ses torts et s'en repentir ;
2. - Ne pas tirer vanité de ses talents, s'oublier
pour les autres, les aider à pratiquer la religion, se garder des rancunes
personnelles, ne pas cacher les mérites des sages ;
3. - Être d'une honnêteté absolue dans les
questions d'argent, ne pas manquer de convenances à l'égard des supérieurs. Que
les premiers qui ont quelque chose à enseigner aux seconds, ne le fassent pas
avec hauteur ; que ceux-ci, qui ont à déconseiller certains actes à leurs
supérieurs, ne le fassent pas irrévérencieusement.
4. - Vis-à-vis d'un supérieur, garder toujours une
attitude respectueuse, qu'il soit présent ou absent. Ne pas assister
indifférent aux discussions qui s'élèvent entre colerigionnaires. Ne poit
placer son intérêt personnel personnel au-dessus de l'intérêt général. Par
soumission aux lois de la religion, ne pas contrarier ses supérieurs, ni
désobliger ses inférieurs par une opinion trop personnelle.
Chapitre VI
De l'enseignement
Art.23.- Il sera créé dans la religion, des écoles pour l'enseignement
classique et religieux.
Art.24.- La méthode d'enseignement aisi que l'organisation des écoles
feront l'objet de dispositions spéciales.
Art.25.- Ne pourront être candidats à la dignité sacerdotale que ceux qui,
indépendamment d'autres conditions, auront reçu le diplôme d'études délivré par
ces écoles.
Chapitre VII
Des sanctions
Art.26.- Ceux des adeptes qui, pour des péchés véniels, auront enfreint les
présents règlements, se verront infliger par leur chef de paroise, une sanction
morale consistant à se mettre à genoux pendant tout le temps que mettent une ou
plusieurs baguettes d'encens à se consumer, soit à réciter, dans la même
attitude des prières en signe de repentir.
Art.27.- En cas de récidive ou pour des péchés plus graves, les coupables
seront défférés au conseil de discipline.
Ce conseil comprendra :
1. - Dau Su ou un Phoi Su de la branche à laquelle
appartiendra le pécheur, président;
2. - Deux dignitaires appartenant respectivement aux
deux autres branches, membres.
Ce conseil peut prononcer l'excommunication du pécheur.
Art.28.- Tout différend entre adeptes même concernant la vie sociale, doit
être tranché à l'amiable par leur chef
de paroisse.
Art.29.- Tout dignitaire qui aura enfreint les règlements religieux sera
jugé par le "Conseil des Trois Doctrines".
Art.30. - Ce conseil sera présidé par le Giao-Tong
assisté des trois Chuong-Phap, membres. Le Dau-Su de la branche à laquelle
appartiendra le pécheur établira le réquisitoire. Un dignitaire du
Hiep-Thien-Dai (Corps des Médiums) assurera la défense.
Art.31. - Ce conseil peut prononcer la rétrogradation
ou l'excommunication du dignitaire coupable.
Chapitre VIII
De la promulgation des règlements
Art.32.- Il est accordé aux adeptes un délai de six mois, à dater de la
publication des présents règlements pour leur permettre de s'y conformer
strictement. Toutefois, un délai :
1.- d'un an est accordé aux fidèles pour leur permettre de renoncer aux
professions proscrites par les règlements ;
2.- de deux ans est accordé aux dignitaires pour leur permettre de
s'habituer au régime exclusivement végétarien.
A moins de modifications ultérieures par le Maître Suprême, toutes les
prescriptions de l'ancien Code doivent être
intégralement observées.
*
*
*
DEUXIÈME PARTIE
Règlement relatifs à la vie séculière
Toute personne admise à pratiquer la religion caodaïste, doit se conformer
aux dispositions suivantes réglant sa vie séculière :
Article premier. - Ayant un même maître, on doit se considérer
comme étant d'un même père. Il faut donc s'aimer, s'unir, s'entr'aider, se témoigner
une mutuelle sincérité, se soutenir dans la pratique de la religion comme dans
la vie sociale.
Art.2. - Entre coreligionnaires, oublier toute haine
antérieure, éviter tout sentiment de jalousie, tout acte de rivalité ainsi que
tout motif de procès ; se faire des concessions réciproques en vue d'une en
tente parfaite ; en cas de dissention, s'en référer de plein gré à l'arbitrage
du chef de paroisse.
Art.3. - Observer les Trois-Brides (Tam-Cang) et les
Cinq-Relations (Ngu-Thuong) qui sont à la base de la doctrine confucéenne.
Homme, on doit pratiquer essentiellement : la piété filiale, l'amour fraternel,
la fidélité, la politesse et la probité. La femme doit observer
particulièrement les Trois Conditions (Tam-Tung) inhérentes à son sexe : jeune,
on doit être sous la puissancepaternelle : mariée, se soumettre au droit
marital ; veuve, s'en rapporter à ses fils. Elle doit en outre acquérir les
Quatre-Qualités (Tu-Duc), requises pour le ménage (cong), le maintien (dung),
le langage (ngon) et la conduite (hanh).
Art.4. - Dans ses relations sociales,tout adepte doit avoir en vue : la conciliation, la douceur, le respect, la
modestie et la condescendance.
Art.5. - Les coreligionnaires doivent entretenir les
uns avec les autres de bonnes relations, resserer les liens de solidariré. Le
décès et le mariage sont autant d'occasions d'assistance mutuelle que tout
adepte, vivant encore dans le monde, ne doit pas négliger.
Art.6. - Le mariage étant l'acte le plus important de
la vie, se marier entre coregionnaires est obligatoire. L'union des fidèles
avec des personnes étrangères à la religion n'est tolérée qu'au cas où
celles-ci consentent par avance à se convertir au Caodaïsme.
Art.7. - Huit jours avant les cérémonies nuptiales, un
ban de mariage doit être affiché à l'oratoirede la paroisse de chacun des deux
futurs époux, par les soins du chef de chacune des parties intéressées afin
d'éviter toute contestation ultérieure.
Art .8. - Après les cérémonies nuptiales, les nouveaux
mariés doivent se présenter à l'oratoire le plus proche pour recevoir le
"sacrement du mariage".
Art.9.- A partir de promulgation du présent code, il est défendu aux
fidèles de prendre une concubine. Toutefois, la mort de la femme donne au mari
le droit de convoler en secondes noces.
Si la femme n'a pas d'enfant pour assurer à son mari sa postérité, celui-ci
est autorisé à prendre une concubine sous réserve d'en obtenir le consentement
spontané de la première.
Art.10. - Sauf le cas d'infidélité de la femme ou
d'irrévérence de sa part à l'égard de ses beaux parents, le divorce est
expressement interdit.
Art.11. - Il doit être donné aux nouveaux-nés un
parrain et une marraine, qui prendraient soin d'eux au cas où ils viendraient à
être orphelins.
Art.12. - Un mois après sa naissance, tout enfant doit
être présenté à l'oratoire du lieu pour recevoir le "sacrement du
baptême" en même temps pour être inscrit au régistre de naissance de la
paroisse.
Art.13. - Les parents sont tenus d'envoyer leurs
enfants, dans la période comprise entre 6 et 12 ans, à une école caodaïste où
ils recevront l'enseignement classique et religieux.
Art.14. - Les coreligionnaires de chaque paroisse
doivent, en cas de décès d'un des leurs, participer à ses funérailles en signe
de condoléances à l'égard de la famille éprouvée.
Chaque paroisse doit avoir son cimetière.
Art.15. - Sur la demande de la famille en deuil, le
chef de paroisse doit, en compagnie des fidèles du lieu, se rendre à la maison
mortuaire, tant pour assister à la messe des morts, qui se célébrera conformément
aux presciptions du Nouveau Code religieux, que pour accompagner ensuite le
mort à sa dernière demeure.
Art.16. - Les cérémonies funèbres ne doivent pas
occasionner de grosses dépenses, ni durer longtemps. L'usage de chars funèbres
trop voyants est formellement interdit.Seule, la couleur blanche est admise
comme signe de deuil. Point de festins pompeux, qui contrasteraient avec les
démonstrations pieuses que nécessite la circonstance.
Art.17. - Les victuailles doivent être exclues du culte
des mort; seules, les offrandes à base végétarienne sont admises.
La musique rituelle, si l'on en fait usage, doit être conforme aux
prescriptions du Nouveau Code religieux.
Les vêtements de deuil doivent être conformes aux modèles traditionnels.
Art.18. - Les cérémonies pour le salut de l'âme, ont
lieu le 81ème jour de la mort, ainsi que celle de la 1ère et de la 2ème années
de deuil, doivent se célébrer à l'oratoire du lieu du défunt. Sur la demande de
la famille, les fidèles de la place doivent prendre part au service des
prières.
Art.19. - Les fidèles de chaque paroisse viendront,
s'ils le jugent à propos, en aide pécuniairement à l'un des leurs que
l'infortune aura frappé.
Art.20. - A compter du jour de la promulgation du
présent Code, il est formellement défendu aux adeptes d'exercer toute
profession pouvant porter atteinte à la vie animale ou aux bonnes mœurs.
Sont également interdits; la rédaction ou la publication des ouvrages
pornographiques, le commerce des liqueurs alcooliques, de l'opium et de tout
produit toxique capable de nuire à la santé morale et physique de l'homme.
Ceux des adeptes exerçant les professions ci-dessus proscrites, sont mis en
demeure de les abandonner.
Art.21. - Les adeptes doivent se vêtir avec économie,
suivant leur condition sociale ; il leur est recommandé l'emploi des vêtement
en cotonnade et la diminution graduelle de l'usage des soieries.
Art.22.- Les adeptes doivent ramener à leurs devoirs ceux des leurs, qui
auront contrevenu à une ou plusieurs dispositions des articles préciter.
En cas d'insuccès, ils en saisiront
leur chef de paroisse, qui interviendra pour rappeler les contrevenants à
l'ordre.
Art.23. - En cas de récidive ou d'obstination dans leur
inconduite, ceux-ci encourront l'excommunication prononcée par le Conseil de
discipline.
Avis en sera affiché à l'oratoire intéressé.
*
* *
TROIXIÈME PARTIE
De la cellule de méditation
La cellule de méditation est le lieu où les fidèles sont admis pour
recevoir l'initiation
Tout adepte qui demande à y être admis doit se conformer aux prescriptions
suivantes :
Art.1. - Il doit avoir satisfait à ses devoirs moraux
(Nhon-Dao) et au régime exclusivement végétarien pendant plus de six mois.
Art.2. - Il doit être présenté par un adepte jugé plus
vertueux que lui.
Art.3. - Toute communication écrite avec l'extérieur
lui sera interdite, sauf avec ses parents, à condition d'être lue d'avance par
le Supérieur de l'établissement.
Art.4. - Il doit refuser l'accès de l'établissement é
tout invidu étrager à la religion, qu'il soit fonctionnaire ou parent d'adepte.
Art.5. - Il doit s'interdire toute conversation avec
les personnes du dehors ; toutefois, il pourra recevoir la visite de ses
parents ou enfants, après qu'il en aura reçu l'autorisation du Supérieur.
Art.6. - Il doit s'abstenir de chiquer du bétel, de
fumer du tabac et de manger quoi que ce soit en dehors des repas servis par
l'établissement.
Art.7. - Il doit avoir l'esprit calme, la
conscience tranquille. Il doit vivre en
bon accord avec ses camarades de cellule et éviter toute conservation à haute
voix ; il doit les aider dans la pratique religieuse.
Art.8. - Il doit obéir à toutes injonctions du
Supérieur et pratiquer les exercices spirituels d'après les prescriptions
horaires, qui lui auront été fixées par ce dernier.
LA RAISON MÉTAPHYSIQUE
DES
CINQ INTERDICTIONS
Notre Code religieux prescrit aux adeptes de tous ordres l'observance
intégrale des Cinq Interdictions. Mais ce ne sont là que des préceptes d'ordre
purement moral. Nous essayons de donner aujourd'hui la raison métaphysique de
ces Interdiction en nous basant sur les enseignements que nous avons reçu de
motre Grand Maître.
I. - NE PAS TUER LES ÊTRE VIVANTS
Tous les être, qu'ils soient du règne minéral, végétal, animal ou humain,
sont animés d'une étincelle divine, qui constitue un centre de conscience. Tout
ce qui a vie, vient de Dieu. Dieu est donc le Père de la Vie. Aussi son amour
pour tous les être vivants est-il sans bornes.
La Vie universelle se manifeste sur tous les plans du Cosmos ; les êtres en
qui elle se manifeste peuvent être comparés aux diverses branches d'un arbre
qui représenterait la source de cette vie : Dieu. Or, chaque branche d'arbre
doit attendre un temps déterminé pour
porter des fleurs, qui renferment la semence nécessaire à la production et à la
multiplication de l'espèce. Ceuillir une fleur en cours d'épanouissement, c'est
donc l'empêcher de continuer son évolution.
De même, tout être venu au monde est destiné à évoluer en une période de
temps déterminé d'avance. En portant atteinte àsa vie, on entrave son évolution
et l'on s'expose, de ce fait, à subir un terrible karma. Et qui sait si cet
être ne ne porte pas en lui l'essence d'une entité supérieure envoyée en
expiation ici-bas ?
Ne tuons donc aucune être vivant.
II. - NE PAS ÊTRE CUPIDE
Lorsque Dieu créa les hommes, il
leur donna un corps astral fait à son image (C'étaient les hommes de la
première race (race adamique) symbolisés dans le Christianisme par Adam.). Vivant d'abord de la vie astrale, ils
n'étaient pas astreints àla nécessité de se nourrir et de se vêtir. Peu àpeu,
cédant aux attraits du monde matériel,ils finirent par vivre d'une existence
matérielle. Ils sentirent alors le besoin de se nourrir ( C'est ce qu'affirme
probablement la Bible lorsqu'elleenseigne qu'Adam goûta au fruit défendu.) de
se vêtir et de s'adonner à la sensualité. Ainsi se produisit leur chute dans la
matérialité d'où naquit l'instinct de possession et de domination.
Or,ils avaient reçu de Dieu tout les biens de la terre, qu'il devaient se
partager fraternellement. Mais, poussés par la cupidité, ils se les disputèrent
et se les approprièrent les uns au détriment des autres.
D'autre part , Dieu leur avait également accordé un certain pouvoir dont
ils devaient user pour exercer les uns sur les autres un contrôle mutuel, afin
de se guider dans la voie de la Vertue divine. Mais entre les mains d'une
catégorie de puissants, ce pouvoir devint une arme de domination, qui
assujettit l'humanité à l'esclavage. Pour dominer autrui, que firent et que
font les hommes ? Ils emploient tous les moyens illicites pour y arriver, d'où
les luttes qui s'élèvent entre eux,établissant ainsi la loi du plus fort, en
violationde la justicedivine. Telle est la cause de la tragédie humaine.
Quaand la cupidité pénètre dans un cœur humain, elle en dénature tous les sentiments. Pénètre-t-elle
dans une maison, elle en désorganise l'administration. Pénètre-t-elle dans une
nation, elle en corrompt le gouvernement. Pénètre-t-elle enfin dans le monde
entier, elle en écarte tous les Esprits purs.
La cupidité est donc un grand péché à éviter.
III. - NE PAS FAIRE GRAND CHÈRE
A. - Ne pas manger de la chair animale.- Chaque
être humain possède deux corps : un corps matériel et un corps fludique, que
nous appelons avec nos frères spirites occidentaux, périsprit. Comme ce
périsprit participe de la nature du corps matériel (D'après Allan Kardec, la
substance du périsprit est puisée dans le fluide universel, qui le forme et
l'alimente. Cette conception présente avec le nôtre une contradiction
apparente, du moins pour toute personne qui n'admet pas l'unité de la
matière.), on l'appèllent encore corps semi-matériel. Cette appellation est
d'autant plus juste que le périsprit, invisible à l'état normal, peut se rendre
parfois visible ainsi qu'en témoignent les phénomènes de matérialisation
réalisés dans les séances de spiritisme. Prenant exactement, telle une
matière en fusion jetée en moule, la forme du corps matériel qu'il
interpénètre, il ne peut être pur que si ce dernier, qui est intimement en
rapport avec lui, est également pur. Ses pouvoirs transcendants s'obtiennent
par la purification mystique des trois éléments constitutifs de l'homme (tinh,
khi, than). Le périsprit de tout ascète ayant atteint la voie (dac dao), ne
peut aspirer à l'immortalité s'il manque dans sa constitution l'un quelconque
de ces éléments. Ceux-ci doivent acquérir, pour permettre au périsprit de
s'élever dans les hautes régions célestes, un certain degré de pureté et
d'affinité tel qu'il leur permettre de s'identifier avec les fluides éthérés de
ces plans supérieurs (Tien Thien Khi). Mais ces fluides sont chargés
d'électricité statique.
Si, en nous livrant à l'entraînement mystique, nous mangeons encore de la
chair animale, nous risquons d'incorporer à notre périsprit des éléments
impurs, qui entraventson ascension. De plus, ces éléments impurs sont bons
conducteurs d'électricité. Tout périsprit qui en est chargé, ne peut s'élever
au-delà de l'atmosphère terrestre, sans être détruit par la foudre.
C'est pourquoi, il est expressément recommandé à tout ascète un régime
d'alimentation exclusivement végétarien.
B. - Ne pas boire d'alcool.- Pourquoi devons nous
éviter de boire l'alcool ?
Le corps physique de l'homme est constitué par une masse considérable d'êtres
vivants infiniment petits, que la science officielle appelle des cellules, par
comparaison avec les alvéoles des ruches d'abeilles. Les organes qui en font
partie intégrante résultent également de lagglomération du groupement de ces
cellules, élément constitutif de l'organisme. Or le fonctionnement de
l'organisme est dû à cette énergie vitale (Khi en annamite, prana en sanscrit.)
qui anime le corps physique et le périsprit et qui est la manifestation de la
vie universelle dans le microcosme.
Cette introduction faite, examinons maintenant comment l'alcool exerce ses
effets nocifs tant sur le corps physique que sur le périsprit.
1.- Effets nocifs de l'alcool sur le corps physique.
Ingéré dans l'estomac, l'alcool est absorbé par le sang qui le ramène ensuite
au cœur dont, par ses propriétés excitantes, il stimule le fonctionnement. La
circulation se fait alors plus active, plus pressante qu'à l'état normal, de
sorte que le sang, arrivant aux poumons n'a pas suffisamment de temps pour se
purifier au contact de l'air aspiré. Il en résulte une accumulation morbide de
matières impures déposées par le liquide rouge dans les cellules vivantes.
Celles-ci, en s'en nourrissant, s'en trouvent affectées et dépérissent de jour
en jour. D'où l'affaiblissement du corps physique, qui finit par se consumer.
Tel est le cas de certains paralytiques dû à l'abus de l'alcool.
2. - Effets nocifs de l'alcool sur le périsprit.
Le peririsprit, disions nous, interpénètre le corps physique et l'enveloppe
de ses fluides. Son centre vital se trouve au cerveau et son centre astral sur
la fontanelle (Ne-Huon-Cung en Annamite, brahma l'andhra en Sanscrit.). C'est
sur ce dernier centre que le Producteur
spirituel (Ho-Phap) reste posté pour veiller sur l'égo de l'ascète jusqu'au
jour où celui-ci aura atteint la complète initiation.
Or l'effet excitant de l'alcool, qui s'étend jusqu'au cerveau le
congestionne, provoquant ainsi des troubles dans le périsprit, troubles qui, au
grand préjudice de la vie ascétique,
détruisent l'accord mystique qui s'est établi chez l'adepte. De plus, pendant
ces troubles périspritaux, celui-ci laisse la porte ouverte (le centre astral)
aux Esprits pervers qui, prenant possession de son corps et exerçant leur
empire sur lui, le poussent à des actes répréhensibles, qui pourraient le
conduire à la perdition.
C'est pourquoi notre Grand-Maître nous a formellement défendu de boire de
l'alcool.
IV. - NE PAS COMMETTRE D'ACTE DE
LUXURE.
Le corps de l'homme, disions-nous, est constitué par une masse considérable
d'êtres vivants. IL en est de même des végétaux dont il se nourrit, tels que
les légumes, les arbres fruitiers, les céréales, etc..., car s'il en était
autrement, comment pourraient-ils vivre, croître et conserver leur fraîcheur ?
S'ils se dessèchent et se désagrègent, c'est que la vie s'en est retirée. Il
faut remarquer que la cuisson n'est qu'un procédé antiseptique, car les
cellules vivantes des substances alimentaires, soumises ainsi à l'action du
feu, ne périssent pas à une si basse température. Les aliments, après avoir
subi dans l'estomac un premier travail d'élaboration, se transforment en un
liquide (chyle) qui, à son tour, se transforme en sang.Le sang contient donc
une grande quantité d'êtres vivants qui, par l'effet de la conception, peuvent
prendre une forme humaine (Ainsi s'explique la procréation de l'espèce
humaine).
La luxure entraînant l'élimination d'un grand nombre de ces êtres, qui
périssent ainsi avant terme, est donc un
grand péché que nous devons éviter sous peine de nous attirer un cruel karma.
V. - NE PAS PÉCHER EN PAROLES
La révélation nous apprend que Dieu prépose un Esprit-guide à la garde de
chaque vie humaine. Cet Esprit d'une impartialité rigide, est, de par sa
mission, sans cesse en relation avec les Etres parfaits des hiérachies
supérieures pour rendre, devant le Conseil des Seigneurs du Karma (Toa Phan
Xet), un compte aussi détaillé que possible de toutes nos actions bonnes et
mauvaises : C'est ainsi que le compte de tous les actes humains, constitués en
mérites et démérites, est inévitablement réglé par la grande Loi Karmique. De
plus, cet Esprit préposé à notre garde, a également pour mission de nous
instruire de ses inspirations. Les hommes, dans leur pauvre et insuffisant
langage, l'appellent Conscience. Or, avant que nous cherchions à tromper les
autres par nos mensonges, nous aurons déjà trompé notre Conscience,
c'est-à-dire notre Esprit-guide. Celui-ci enregistre non seulement toutes nos
actions, mais encore toutes nos paroles, fussent-elles non encore traduites en
actes, Car, aux yeux des Seigneurs du Karma, les péchés de la langue, en temps que
péchés, sont aussi punissables que ceux provenant d'un fait accompli.
Aussi devons-nous observer la plus grande circonspection dans nos paroles
comme dans nos actes.
FIN
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